
Situé dans la région privilégiée de la petite Champagne, cru réputé du cognac, Pérignac possède une vocation agricole axée sur la vigne.
Cependant, le visiteur est assuré de trouver au bourg tous les services et commerces désirés.
Le bourg, traversé par le CD 732 reliant Pons et Cognac, regroupe autour de lui six villages (Virlet – Goux – Préroux – Le Courty – Ste-Foy Peugrignoux – La Pouyade) dans lesquels peuvent être découverts de beaux points de vue, des porches et façades de types charentais, des puits, maisons de maîtres…
Le ruisseau « Le Gua » serpente à travers la commune en prenant sa source à « La Font Poirier ».Ses eaux étaient autrefois renommées pour leurs propriétés curatives des maladies digestives. Aujourd’hui encore, de nombreux amateurs vont y recueillir le précieux liquide.

A la sortie du Bourg, une très belle croix hosannière (ici on dit « le calvaire ») marque le croisement de deux routes menant les pèlerins à Saint-Jacques de Compostelle.
Les amateurs du grand air et de marche seront ravis car le sentier de grande randonnée GR 360 traverse la commune à la découverte de la Saintonge romane
Le promeneur découvrira la beauté cachée des paysages et aura une vue particulière de l’église, classée monument historique.
Pérignac est une localité intéressante qui mérite une visite. Elle a conservé des traces des premières civilisations (silex taillés) et de l’époque gallo romaine (découvertes récentes de sites au bord du ruisseau) et du moyen-âge (sauvegarde d’un souterrain refuge).

Pourtant jusqu’à la fin du Xe siècle on ne trouve aucune trace de Pérignac dans les documents.
En 989, Guillaume Fier à Bras, Comte du Poitou, donne son domaine et la chapelle de Pérignac à l’abbaye de· Saint-Jean-d’Angély.
A la fin du XIème siècle, la chapelle devient église sous le nom de Saint-Pierre et appartient à une famille connue de la région qui l’offre à l’abbaye de Saint-Jean avec tous les droits qui y sont rattachés.
Possesseurs de la terre, de l’église et de ses droits, les religieux de Saint-Jean font de ce lieu un centre d’administration aux revenus considérables, et construisent au XIIème siècle l’église actuelle à la place de la précédente. Le style est donc fin Roman avec des emprunts et décorations gothiques.

Lorsqu’il arrive sur la place (autrefois le cimetière), le visiteur est saisi par une impression de grandeur. Mais très vite il constate le déséquilibre dans le dessin : le rez-de-chaussée avec son petit portail ne correspond pas à l’extraordinaire page de sculpture offerte aux étages supérieurs.
En effet, il a été entièrement refait au XVème siècle avec semble-t-il, des moyens réduits, visant surtout la solidité.
La partie haute a été également modifiée car le plan primitif prévoyait un pignon triangulaire (facile à déceler à la jumelle). Pendant la guerre on en a fait une véritable forteresse avec des murs exhaussés, de contreforts d’angle, des meurtrières..
Si ces travaux furent bien exécutés à gauche, par contre, du côté droit, de gros dégâts sont à déplorer : disparition d’un ange et de rosaces décoratives. La première arcature se compose de treize arceaux, celui du milieu en plein cintre et les autres en arc brisé. Au centre un personnage assis est entouré de douze autres. On a longtemps cru qu’il s’agissait du Christ et de ses apôtres, affirmation impossible du fait de sa présence dans la scène de l’Ascension du niveau supérieur. Il s’agit donc de la Vierge et des apôtres (façade identique à Notre-Dame-de-Poitiers).

Ces statues terriblement mutilées par les révolutionnaires de 1848 furent l’œuvre d’artistes de différentes écoles : les unes droites dans de longues tuniques aux plis plats, les autres de biais débordants de vitalité.

La seconde arcature se compose de huit arcs en plein cintre séparés par une grande fenêtre centrale. Ces arcs devaient abrités autant de statues, mais seules quatre à gauche et une à droite semblent terminées.
A gauche trois blocs de pierre attendent toujours le ciseau du sculpteur, prouvant ainsi que la décoration se faisait sur place et non en atelier.
On reconnait aisément les Vertus des portails saintongeais, avec casque, bouclier ou lance.
La fenêtre a une voussure décorée de têtes de chevaux. Le cordon inférieur est orné d’un échiquier et le supérieur se compose de douze figurines nues dans le sens circulaire.Le grand motif de l’Ascension dans une gloire en amande, représente un homme aux cheveux longs, portant la barbe: il s’agit du Christ entouré de deux anges.
Au pied du mur Sud, on peut voir une mystérieuse et rarissime inscription effritée par le temps : c’est l’acte de décès de l’ancienne église préromane. Plus loin un riche portail à quatre voussures dont l’inférieure, polylobée,est sans aucun doute en relation avec les pèlerinages de Saint-Jacques de Compostelle.
Différentes traces de constructions révèlent la présence de monastères : Bénédictines au Nord et Bénédictins au Sud, prouvant ainsi le centre important de la vie religieuse qu’était Pérignac.

Quant au clocher, c’est un frêle édicule, reste d’une tourelle militaire couronnant l’escalier, échappée à la démolition et qui n’a aucun rapport avec la belle et majestueuse église sortie des mains des fiers bâtisseurs d’autrefois.
Ce grand ensemble statuaire, le plus important peut-être de Saintonge, montre une église un peu différente de celle que l’on imagine dans nos petits villages nichée dans la verdure, et romantique à souhait…
Celle-ci vous étonnera, vous rendra perplexe, attisera votre curiosité et si vous voulez vraiment la connaître, prenez le temps de la découvrir entre Pons et Cognac.